Entretien avec une misanthrope (Au salon du Cybercafé).

[En provenance de : Le Cybercafé : "Le Café J Net New [Cybercafé]"]

Le barman déposa le soda ainsi qu’une collation sur le comptoir. Elle les prit et alla s’asseoir près de la baie vitrée. La pluie avait redoublé de vigueur et sonna contre le carreau. Le ciel bas et chargé d’eau semblait crevé, se vidant sur la terre, la fondant comme du sucre. Ne prêtant nullement attention sur ce qui l’entourait, elle ouvrit sa cannette et but quelques gorgées.

[En provenance de : Le Cybercafé : "Le Café J Net New [Cybercafé]"]

Apres avoir grignoté distraitement le morceau de gateau et bu le café que j'avais commandé, je me tournai, dos au bar, pour prommener mon regard sur la salle. Du temps s'était écoulé depuis mon entrée dans le café et il n'y avait presque plus personne autour de moi. Deux garcons étaient en pleine conversation par mircos interposés et semblaient se queréler sur une stratégie a adopter pour remporter la partie. Il devaient etre en trai nde jouer a un quelconque jeu en réseau dont l'interet était des moindre pour moi. Je n'avais jamais joué a ce genre de jeux, je trouvais ca puéril et affligeant.
Mon attention se porta alors naturellement sur la seule autre personne présente dans la pièce. Une jeune fille se tenait près de la baie vitrée. Elle devait être lycéenne, avait de court cheveux bruns et des lunettes. Elle regardait tomber la pluie et semblait pensive. Elle dégageait une impression étrange, une certaine tristesse mélangée a une force froide et implacable.
Tout ceci m'avait traversé la tete et quand je m'en rendis compte j'esquissai un léger sourire. Je décidais alors de m'approcher et d'essayer de voir ce qui la fascinait tant. Je fis les quelques pas qui me séparaient de la baie vitrée et m'y appuyais non loin de la jeune fille. Je prommenais mon regard dehors et vis un spectacle des plus etonnant. La ville de tokyo scintillait de milles feux et chaque goute de pluie faisait briller un peu plus les néons de chaque enseigne. Dans la rue, presque déserte, des passants hataient leur pas, se pressant pour retrouver la chaleur de leur foyer. C'était une scène jolie et emprunte d'une certaine délicatesse. Malgré l'heure tardive, je me laissais aller a contempler tout cela pendant de longues minutes.
Je tournai la tete et observai a nouveau la jeune fille qui me faisait maintenant face. De près, je pus détailler son visage. Elle avait de jolis yeux gris emprunt de mélancholie, des traits fins et un sourire énigmatique. J'entamais la conversation de la manière la plus étrange qui soit:
"J'aime regarder tomber la pluie pas vous? C'est quelque chose d'unique et de beau. La pluie, c'est.. C'est la seule chose qui nous rend tous égaux. Qui que nous soyons elle nous frappe tous de la meme façon. C'est ce qui la rend unique et quelque part magique....."

Je m'arretai de parler quelques instants, passai ma main nerveusement dans mes cheveux et souris, un peu géné.
"Tout ceci doit vous paraitre étrange mais c'est ainsi que je vois les choses."
Elle n'avait pas bougé alors que j'avais parlé. Ne sachant meme pas si elle avait prêté attention a ce que je disais, j'attendais une réaction de la part de la jeune fille.

Satsuki Yatoji, songeuse, regarda ce décor mélancolique qui s’offrait à sa vue. Elle se demandait si la Mercedes noire aux vitres teintées était toujours postée devant son ancienne demeure.

Depuis son évasion du laboratoire secret des Francs Maçons, la jeune fille fut perpétuellement sur le qui-vive. Il ne se passait pas un seul jour sans que toutes ses facultés ne soient tendues et son cœur mortellement chahuté. Soudain, un inconnu l’a fit sortir de son introspection, un jeune homme d’une vingtaine années qui lui parla de la pluie et du beau temps.

La jeune lycéenne retira ses lunettes et sortit un mouchoir afin de les essuyer. Elle lui fit un léger rictus lorsqu’il se tourna vers elle. Puis, les remettant, elle s’adressa à lui d’une voix fluette.

" Pour moi, ce n'est qu’un ensemble de gouttes d’eau dues à la condensation de la vapeur d’eau de l’atmosphère, qui tombent du ciel sur la terre. "

Elle détourna son regard du sien avant de poursuivre de nouveau.

" Selon les cultes et régions du monde, l’attitude vis-à-vis de la pluie diffère. Dans les régions tempérées, elle connote de la tristesse et de la négativité. Alors que dans les religions arides, elle est considérée comme une bénédiction et accueillie avec euphorie. Dans divers religions, elle est associée à des valeurs positives comme l’apaisement, la fertilité, la propreté ou… "

Elle s’interrompit et mangea un morceau de son sandwich avant de reprendre.

" le présage funeste du ou des Dieux courroucé(s), annonciateur d’un cataclysme sans précédent, qui lavera le monde de ses péchés. "

Satsuki se tourna vers le jeune professeur en lui souriant avec un air de satisfaction.

" Qu’en pensez-vous ? "

L'accueil que me reserva mon interlocutrice fut glacial. Son visage ne laissait rien paraitre, ni émotion ni sentiment, c'était presque comme si....
"Pour moi, ce n'est qu’un ensemble de gouttes d’eau dues à la condensation de la vapeur d’eau de l’atmosphère, qui tombent du ciel sur la terre. "

Surpris par cette réponse, je hochai les épaules alors qu'elle détournai le regard.. La laissant poursuivre, j'eus droit a un exposé des plus précis sur l'influence de l'eau sur les peuples de la Terre:
"Selon les cultes et régions du monde, l’attitude vis-à-vis de la pluie diffère. Dans les régions tempérées, elle connote de la tristesse et de la négativité. Alors que dans les religions arides, elle est considérée comme une bénédiction et accueillie avec euphorie. Dans divers religions, elle est associée à des valeurs positives comme l’apaisement, la fertilité, la propreté ou le présage funeste du ou des Dieux courroucé(s), annonciateur d’un cataclysme sans précédent, qui lavera le monde de ses péchés. "

La jeune fille se tourna vers moi en me souriant avec un air de satisfaction.
"Qu’en pensez-vous ?"

Quelque peu surpris par la teneur de ses propos, je me mis a sourire..
"C'est très intéressant, du moins d'un point de vue ethnographique et culturel. Vous avez un bel esprit scientifique c'est certain mais je parlais plus de ressenti en fait.. Mais je suppose que nous avons tous notre propre manière de voir les choses et notre propre sensibilité.."

Je me tournai a nouveau vers la vitre et regardai la pluie tomber pendant quelques temps sans plus dire un mot. Je me sentai bizarre, des émotions plutot opposées s'agitaient en moi et ce trouble ne me mettait pas très a l'aise aussi décidais je de reprendre le cours de la conversation:
"Ahh mais pardonnez moi, je ne me suis même pas présenté. Je m'appelle Setsuna. Je viens de débarquer au Japon et je suis professeur d'anglais.. Ravi de vous rencontrer"

J'affichai un sourire radieux qui cachait mon trouble. Pendant toute notre conversation, la petite fée ne m'avait pas quittée du regard. Elle était assise sur le comptoir et me regardait intensément. Attendant une réponse de la part de la jeune fille, j'en profitai pour tourner la tête vers elle. Nous nous regardâmes pendant une fraction de seconde qui suffit a me faire comprendre ce qu'elle pensait. Ne désirant pas attirer l'attention sur quoi que ce soit, je reportai mon attention sur ce qui se passait près de moi...

La réaction envers son vis-à-vis fut bien plus qu’austère. La jeune fille analysa les indices dans le comportement de l’enseignant qui trahiraient ces réelles intentions.

*Partout où le hasard semble jouer à la surface, il est toujours sous l’empire de lois internes cachées, et il ne s’agit que de les découvrir. Il me faut maintenant connaître le pourquoi de notre rencontre.*

Outre un certain malaise mal dissimulé, elle observa une vive stupeur chez le professeur d’anglais. Satsuki Yatoji, jubilant d’avoir troublé son interlocuteur, lui lança un regard finement moqueur. Embarrassé, il détourna son visage du sien et contempla la pluie battre sur la vitre du Cyber Café. Après s’être présenté, il s’attendait sûrement à ce qu’elle en fasse de même, mais elle ne fit rien, se contentant juste de boire une longue gorgée de soda.

Voulant échapper à une conversation, d'une extrême banalité, Satsuki Yatoji mit fin à sa rencontre fortuite avec l’enseignant. Un long silence s'installa avant qu’elle ne décide de le rompre en lui adressant cette dernière parole.

"Nous serons sûrement amenés à nous revoir alors… professeur."

La jeune fille se leva de table et soupira intérieurement avant de rejoindre sa cabine où l’attendait Beast.

*Quel ennui ! Pourquoi faut-il que les êtres humains soient tous insignifiants ? *

[Direction : ??? : "???"]

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