La lumière. Aveuglante. Je suis comme une aveugle qui cherche à se raccrocher à quelque chose. Mais je ne trouve rien. Rien, à part des draps noirs qui semblent vouloir m’étouffer. Je crois qu’on appelle ça les ténèbres . Je ne suis sure de rien. Peut-être que , si je m’accroche à ses tissus, je vais m’en sortir. Peut-être que je vais pouvoir voir quelque chose. Ma main s’étend, difficilement. Je ne savais même pas que je pouvais bouger. C’est un miracle que mon inconscient ait compris ce que je devais faire. Ce que je dois faire ? Ou ce que je ne dois pas faire ? Mes doigts se referment sur la paume de ma main, cherchant de la douceur. C’est chaud. Et , il y a quelque chose de mouillée, sur ce tissus que j’arrive à toucher. C’est mouillée et pourtant, cela me semble chaud, brûlant. Namida. Maintenant je sais. Cela s’appelle une larme et cela sort des yeux. Les mêmes yeux qui ne voient plus en ce moment. Les miens. Et toujours, cette lumière qui ne veux pas que je regarde. Et toujours, ce drap noir qui s’avance et cherche à m’étouffer. Les ténèbres. Je ne sais pas ce qu’ils me veulent. Je ne sais pas ce qu’ils me voulaient. Qu’ais-je fait de mal ? Est-ce que j’ai blessé quelqu’un ? Est-ce que j’ai une âme aussi impur ? Pourquoi moi ? Qu’y a-t-il de si moche chez moi pour chercher à me faire couler ?
Je sursaute. Etouffe un sanglot rauque. D’autres larmes, sœurs de la première, coulent sur mes joues que je ne sens pas. Ma vue, déjà affaiblie, se retrouve floue . Je vois la lumière qui danse. Le drap noir qui lui répond. C’est une chorégraphie lente, ponctuée par quelques soubresauts qu’effectuent mon corps inerte. Corps que je n’arrive pas à bouger. Chair que je ne souhaite pas déplacer. J’ai l’impression d’avoir été cloué au sol, dans un endroit que je ne connais pas , qui n’appartient ni au temps ni à ma dimension. Je pense que je lis trop. Normalement, c’est impossible. Ou alors, peut-être que… Oui, cela doit être ça . Je meurs. C’est vrai que je ne me sens pas si bien que ça. J’ai mal au dos, et sur le côté gauche de ma poitrine . Il me semble que c’est ici que se trouve le cœur ? Je ne sais plus.
Je n’ai plus envie de penser. Si je dois mourir, alors que cela se fasse tout de suite. C’est dommage. J’aurais bien aimé voir un dernier arc-en-ciel. Pouvoir admirer une dernière fois les étoiles un soir de pleine lune. Et , surtout, j’aurais voulue pouvoir lui dire à lui, que je l’aimais. Lui, qui n’a sans doute jamais su que j’existais. Peut-être que si j’avais essayé de lui parler, il me connaîtrai . Peut-être même qu’il aurait pleuré ma mort. Sans doute aurait-il été le seul. Je n’ai pas le souvenir de gens qui m’auraient aimé . Je ne me souviens de rien à vrai dire. Comme si je n’avais connu que ce combat entre la lumière et les draps noirs. A présent qu’il est si près de mon visage, je doute que ce soit réellement un drap. Je dirais plutôt , un serpent. Ou une vague. En tout cas, cela ondule et émet un bruit sournois, un sifflement atroce. J’ai la nette impression que c’est bientôt la fin. Au revoir corps immuable , cloué à ce sol froid. Adieu ma paume, adieu mes larmes. Mes seules compagnons jusqu’à l’autre côté du miroir. Finalement, ils avaient raison. On a beau vivre entouré, on meurt toujours seul. On naît seul et on meurt de la même façon. A la seule différence que je ne crie pas. A vrai dire, je ne peux pas. Je suis trop en paix avec moi-même. Je suis en harmonie avec mes pleurs. C’est vrai que c’est triste de mourir. Mais, pourquoi vivre alors que mes yeux ne voient pas et que je ne me souviens de rien ?Pourquoi essayer de s’accrocher à la vie alors que je n’ai aucun motifs , aucune envie même , de le faire ? C’est étrange. Je suis sure que, si je m’étais souvenu d’eux , j’aurais souhaité ne pas partir. Mais là, alors que je ne vois que la lumière et les ténèbres, je ne veux que partir. Les quitter peut importe qui ils étaient. Etres chers ou non. C’est un sentiment bizarre. Aussi déchirant que les pleurs rauques que je n’étouffe plus. Aussi douloureux que cette blessure dans mon cœur dont je ne connais rien. Le noir est bientôt sur mes yeux. Je le sens effleurer mes lèvres, serrer mon corps. J’aurais aimé que ce soit la lumière qui me prenne. Je me serais sentie un ange. J’aurais sûrement cru voler et peut-être , un moment, n’aurais-je pas douté de l’existence des anges. Mais , apparemment, je ne vais pas rejoindre les cieux. C’est ce drap triste qui m’emporte. Pourquoi ? Comment ? je n’en sais rien. J’aurais sûrement appelé ça la fatalité si seulement je me souvenais ce qu’on a dit dessus l’autre fois.
Oh ! Je vois ! On m’a accordé une dernière volonté il me semble. Mes yeux sont ouverts et je vois tous ce que je veux. J’ai vraiment le droit ? Apparemment oui. J’aimerais remercier celui qui m’a autorisé cela avant de tous quitter. Merci qui que tu sois, quoi que tu sois .Je me concentre sur ce que mes yeux peuvent atteindre. C’est haut. Devant moi, il y a un arc-en-ciel de lumière, qui prennent des couleurs différentes selon l’endroit. C’est sûrement le paradis là haut. Il existe dans le creux d’une vague, sur la plus petite des étoiles et sur cet arc-en-ciel lumineux. Je ne sais pas pourquoi on me refuse là-haut. J’aurais vraiment aimé vivre une nouvelle vie dans cette lumière. Mais, alors que j’avais à peine goûter à cette vision, que je venais à peine de formuler ce vœux, je sens le drap qui s’empare de mes yeux. C’est fini. Adieu mon arc-en-ciel. Je ne te reverrais sûrement pas. Cependant, si tu me le permet, j’aimerais que tu te souviennes de moi. C’est comme si tu me tenais la main pendant que tout se finit. Comme une chaleur réconfortante. Tu remplaces ceux dont je n’ai pas le souvenir, même si je ne suis pas sure qu’ils ont un jour existé. Je t’ai sûrement fait pitié. J’aurais aimé pouvoir te sourire, pour que cela soit la dernière image que tu retiennes de moi. Il me semble que j’étais souriante avant. Il me semble que je riais souvent. En tous cas, j’aurais aimé t’offrir mon dernier sourire , même s’il avait été un rictus atroce. Je ne veux pas de ce drap qui me cache ta splendeur. Mais je ne peux rien y faire…
Je t’aime , et je me souviendrais toujours de ta vision inespérée alors que la fin m’était donnée. Je t’aime, surtout , ne l’oublie pas… Je…
Adieu
Sadness and sorrow
bon j'écoutais une musique de Naruto ( sadness and sorrow lol) et tout d'un coup j'ai écris sa xD